On assiste depuis quelques temps à une reprise en main de l’ensemble de la vie politique.
Tout d’abord on voit une vraie remise en cause de la décentralisation. Certes on peut la trouver incomplète et surtout de mon point de vue incohérente mais elle a le mérite d’exister , de rapprocher le citoyen des centres de décisions et surtout elle peut être améliorée. Rien ne justifie de revenir dessus et c’est pourtant ce qui risque de se produire dès lors que la taxe professionnelle d’une part et les taxes d’habitation et foncières auront disparu. Supprimer les recettes propres des communes, des départements et des régions alors même que le gouvernement continue à transférer les charges qu’il ne peut plus assurer c’est obliger les collectivités territoriales à quémander des subsides auprès de l’état état dont on sait qu’il accumule les dettes sans parvenir à boucler son budget. Les aides allouées le seront selon des critères probablement très subjectifs et partiaux.
Plus pervers encore est le mode de scrutin envisagé pour élire les nouveaux conseillers territoriaux qui devraient remplacer les conseillers municipaux, généraux et régionaux. Alors que notre tradition républicaine est basée sur le scrutin uninominal à deux tours, scrutin qui rapproche l’électeur de son élu voilà que nous voterons bientôt à la proportionnelle. Une proportionnelle relative car la liste arrivée en tête se verrait créditée de 80% des sièges les autres listes se partageant les 20% restant. Ce mode de scrutin avantagera le seul parti structuré qu’est l’UMP, même si la cohésion qu’il affiche, qui va de la droite ( De Villiers) au centre ( Morin), est une cohésion de façade. La Gauche qui part traditionnellement en ordre dispersé au premier tour et se regroupe au second chose ne pourra plus le faire demain sous peine de déroute électorale.
Cette reprise en mains qui va à l’encontre de ce que nous connaissons depuis plus de trente ans recentra lise toute la politique à Paris et notre président se comporte à la manière de nos derniers monarques. Il détiendra bientôt le pouvoir absolu car tel est son bon plaisir et que personne n’a la capacité de s’y opposer mais n’oublions pas que notre dernier roi, Louis 16 a fini guillotiné.