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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 16:17

 

On assiste depuis quelques temps à une reprise en main de l’ensemble de la vie politique.

 

Tout d’abord on voit une vraie remise en cause de la décentralisation. Certes on peut la trouver incomplète et surtout de mon point de vue incohérente mais elle a le mérite d’exister , de rapprocher le citoyen des centres de décisions et surtout elle peut être améliorée. Rien ne justifie de revenir dessus et c’est pourtant ce qui risque de se produire dès lors que la taxe professionnelle d’une part et les taxes d’habitation et foncières auront disparu.  Supprimer les recettes propres des communes, des départements et des régions alors même que le gouvernement  continue à transférer les charges qu’il ne peut plus assurer c’est obliger les collectivités territoriales à quémander des subsides auprès de l’état état dont on sait qu’il accumule les dettes sans parvenir à boucler son budget.  Les aides allouées le seront selon des critères probablement très subjectifs et partiaux.

 

Plus pervers encore est le mode de scrutin envisagé pour élire les nouveaux conseillers territoriaux qui devraient remplacer les conseillers municipaux, généraux et régionaux. Alors que notre tradition républicaine est basée sur le scrutin uninominal à deux tours, scrutin qui rapproche l’électeur de son élu voilà que nous voterons bientôt à la proportionnelle. Une proportionnelle  relative car la liste arrivée en tête se verrait créditée de 80% des sièges les autres listes se partageant les 20% restant. Ce mode de scrutin avantagera le seul parti structuré qu’est l’UMP, même si la cohésion qu’il affiche, qui va de la droite ( De Villiers) au centre ( Morin), est une cohésion de façade. La Gauche qui part traditionnellement  en ordre dispersé au premier tour et se regroupe au second chose  ne pourra plus le faire demain sous peine de déroute électorale.

 

Cette reprise en mains qui va à l’encontre de ce que nous connaissons depuis plus de trente ans recentra lise toute la politique à Paris et notre président se comporte à la manière de nos derniers monarques. Il détiendra bientôt le pouvoir absolu car tel est son bon plaisir et que personne n’a la capacité de s’y opposer mais n’oublions pas que notre dernier roi, Louis 16 a fini guillotiné.

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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 07:14

 

Entamer un débat sur l’identité nationale à l’heure de la mondialisation apparait totalement surréaliste. Aujourd’hui et demain plus encore les hommes se déplacent sur l’ensemble des continents pour travailler, se nourrir, se marier. Que veut dire la notion d’identité nationale pour un français travaillant en Chine ou inversement ?

 

Tenter de réduire l’homme à son identité c’est l’enfermer dans des limites qui seraient immuables. Il faut ici noter  que tous ceux qui dans l’histoire ont tenté de le faire sont allés aux extrêmes.

L’identité d’un groupe de population est elle d’ordre physique ? Non. Hitler avait défini l’identité aryenne et à contrario l’identité juive et on sait ce qui c’est passé ensuite. Le Ku Klux Klan avait défini l’identité noire et était le chantre du ségrégationnisme.

L’identité d’un groupe est elle d’ordre religieux ? Non. L’inquisition a chassé les déviances cultuelles des cathares et autres incroyants et dressé des français contre des français, les guerres de religion ont fait de même.

L’identité d’un groupe est elle d’ordre politique ? Non. Les pays de l’Est ont tenté par tous les moyens de se maintenir dans un créneau idéologique rétrograde et ont fini par échouer.

L’identité est elle d’ordre culturel ? Oui si on prend la notion de culture de façon élargie comme le faisait déjà en 1793 la constitution qui affirmait : Article 4. - Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard ; - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité - Est admis à l'exercice des Droits de citoyen français. Certes la définition a un peu vieilli mais peut se réactualiser. Alors pourquoi ce débat si tout a été déjà dit ? .

J’y vois essentiellement  2 mobiles.  Le premier c’est de se différencier de la gauche qui a de l’identité française une vision plus large que la droite et donc de créer si le débat s’engage un vrai clivage idéologique en période électorale.

 

La seconde motivation me parait être de pouvoir mieux réguler la redistribution sociale. En effet devant l’explosion des dépenses sociales on pourrait décider de limiter les aides aux seuls nationaux dés lors que l’on saurait comment les reconnaitre. Donc ce débat n’est pas aussi anodin qu’on pourrait le penser.

 

E Besson pense peut être que seules les personnes détenant une carte d’identité nationale sont françaises ce en contradiction avec notre histoire. Qu’il en fasse  le thème d’un prochain référendum, après les régionales bien sur. Le résultat pourrait le surprendre.
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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 10:39

Ségolène Royal vient une fois encore de prendre date en faisant accorder par son Conseil Régional un chèque contraception aux lycéennes.

 

N’oublions pas qu’elle était déjà en 1999 à l’origine de la distribution de la pilule du lendemain par les infirmières scolaires et que cette mesure avait suscité bien des émois.

 

Aujourd’hui, c’est en se fondant sur l’existence de grossesses non souhaitées chez les mineures ; on en répertorie 6000 cas par an ; et sur le recours fréquent de ces dernières à l’IVG pour sortir de l’impasse où elles se trouvent qu’est proposé le Passe- Contraception.

 

Ce dernier sera là encore attribué aux infirmières scolaires, charge pour elles après un dialogue avec l’élève, de le délivrer. Ce passe permettra alors à l’élève de consulter son généraliste et d’obtenir de lui la prescription de la pilule.

 

Cette mesure est somme toute logique pour deux raisons.  la première est que les jeunes filles préfèrent se confier à une personne neutre qu’a leurs parents pour des problèmes intimes . La seconde est que l’IVG est encadrée et ne peut être réalisée au-delà de la Douzième semaine de grossesse ce qui est un délai court c’est de plus une épreuve douloureuse sur le plan affectif qui nécessite d’être entourée.

 

Depuis cette prise de position une polémique s’est développée conduite en partie par le ministre de l’éducation qui n’y est pas favorable. Il n’est pas contre la mesure mais il estime que c’est aux CMS de mettre en œuvre la contraception. D’un point de vue pratique, il est tout de même plus facile pour les élèves de voir l’infirmière scolaire qu’elles croisent régulièrement dans leur collège.

 

Cette prise de position de Luc Chatel va limiter pour l’instant à la seule région Poitou Charente la mise en œuvre de la mesure. Gageons que devant son succès elle sera étendue aux autres régions . Affaire à suivre donc.
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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 17:22

 

 

On entend souvent dire que la droite est structurée et la gauche désorganisée. Il est vrai que d'un coté on a une structure omnipotente qui s'étend de l'extrême droite au centre gauche et qui pour peu qu'on n'y prenne garde engloberait encore volontiers quelques personnalités socialistes voire même des membres du NPA et, de l'autre coté on a une multitude de chapelles attachées à leurs idéaux mais prêtes à en discuter .

Sur le terrain cependant on constate que l'UMP est traversé de courants divergents alors que les petites chapelles font tout pour aborder unies au deuxième tour les combats électoraux.

C'est ce qui s'est passé à Carcassonne où nous avons eu lors des dernières municipales une droite divisée alors que l'ensemble des forces de gauche se rassemblait et allait au delà de la gauche traditionnelle pour vaincre.

Si on regarde d'un peu plus près l'état de la droite locale on y reconnaît deux courants, un courant libéral qui est celui de notre président dont la représentation locale a été le fait de G Larrat et de ses colistiers et un courant plus classique, plus populaire qui n'a cessé de dénoncer les errements et le caractère irréel du programme qui nous était proposé. Cependant c'est le courant le plus libéral, le plus orthodoxe qui a eu l'investiture au détriment du courant le plus réaliste et le résultat a été l'échec.

Demain, se profilent les élections régionales et, on retrouve le même type de division. Du coté de la gauche, après quelques velléités d' E Andrieu, l'union s'est faite autour de G Frêche alors même qu'il est exclu du parti socialiste. A droite on retrouve deux candidats, le candidat adoubé, R Couderc et un candidat moins orthodoxe, C Jeanjean qui semble vouloir aller au bout de sa démarche. Comment dés lors qu’elles se déchirent les équipes de droite peuvent elles penser gagner.

En définitive, même à l’échelon national, l'UMP affiche une unité de façade, unité obtenue par un verrouillage de toute  idée différente de la doctrine que nous distille jour après jour notre président alors même que les courants plus traditionnels et plus en phase avec le pays existent et ne peuvent s'exprimer.  Cette attitude hégémonique d’un courant risque d'aboutir à l'explosion du parti . Pour notre part nous préférons aux injonctions l'union c'est à dire le dialogue et le consensus autour de projets concrets.

 

 

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 18:23


Le monde bouge, change, se transforme et, si nous n'y prenons pas garde évolue à notre insu.

Qui se souvient encore de l'école d'autrefois, celle où la blouse était obligatoire, où on inspectait vos mains avant d'entrer pour s'assurer de leur propreté?

Qui se souvient sans mélancolie des punitions qu'il a pu récolter soit sous forme de lignes à écrire soit sous forme d'heures de colle?

Qui se souvient encore que les élèves étaient notés, qu'ils étaient classés trimestriellement et que leurs absences étaient signalées à leurs parents qui devaient remplir le mot d'excuses?

Personne me semble t-il car cela a peu à peu disparu.

Aujourd'hui ce ne sont pas les mains qui sont inspectées mais les cartables pour s'assurer qu'ils ne contiennent pas d'armes.

Aujourd'hui ont aussi disparu le respect pour les professeurs dans le même temps que sont apparues les insultes puis les agressions au point qu'il est envisagé de mettre un vigile dans chaque école.

Aujourd'hui ont disparu les contrôles des connaissances et si on se félicite tous les jours du taux de réussite toujours plus élevé au bac on oublie que 150 000 jeunes quittent l'école sans diplôme et sans emploi.

Un nouveau pas vient d'être franchi en instaurant une prime à la présence dans certains lycées. Indexer cette prime sur les résultats scolaires m'aurait paru plus juste mais, c'était remettre en vigueur les notations, les classements et revenir en quelque sorte à la distribution des prix de fin d'année ce qui apparaît à certains comme le signe d'une insupportable contrainte.

Etre présent ne signifie ni être attentif ni être réceptif ce d'autant qu'une étude récente nous apprend que 47% des jeunes utilisent leur portable en cours. Apprendre doit être la finalité de l'enseignement. Apprendre nécessite un investissement personnel et, ce n'est pas en abaissant toujours plus les niveaux que l'on améliore l'apprentissage.

Une société qui évacue toute contrainte court à sa perte. Pourquoi n'irait on pas plus loin en accordant  le diplôme de fin d'année des le début des cours? Une idée à piocher assurément.

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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 08:00

Chacun le sait ou devrait le savoir, nous allons subir cet hiver deux vagues de grippe. La première, la grippe porcine ou grippe mexicaine ou grippe AH1N1 est une virose très contagieuse mais bénigne.

La seconde vague qui nous touchera en Novembre Décembre est une grippe classique qui tuera plusieurs milliers de personne en France et dans le monde.

Dans la chaleur de l’été, la médiatisation à outrance de la grippe porcine en se basant sur des informations partielles et souvent erronées a amené nos politiques à commettre des bourdes. Ainsi pour notre part avons-nous acheté pour un milliard de doses d’un vaccin sans savoir si il serait prêt à temps, ni si il serait efficace, et sans en connaitre les inconvénients et les risques.

Aujourd’hui, alors que nous savons le caractère bénin de cette grippe porcine et que nous entrevoyons les risques de la vaccination notre ministre de la santé se retrouve avec un vaccin dont personne ne veut. Elle multiple les annonces à la télévision et tente d’imposer la vaccination aux professionnels de santé sans grand succès à ce jour.

D’un autre coté la grippe « saisonnière » qui surviendra un peu plus tard n’est pas, malgré qu’elle soit plus dangereuse, autant médiatisée mais il est vrai que notre chère Roselyne n’a pas à écouler de stock de vaccin pour cette dernière.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle mésaventure arrive à un de nos ministre et, sans remonter bien loin, nous savons tous que les masques commandés pour lutter contre une épidémie de SDRA ont pourri dans des réduits de stockage.

C’est pourquoi je dis pauvre Roselyne, combien de doses de vaccins vont devoir être détruites si elles ne sont pas utilisées ? Qui va payer l’addition, l’état dont on connait le déficit ou la sécurité sociale dont on connait les difficultés financières ?

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 09:46

 

 

L’air et l’eau, sources de vie, besoins essentiels devraient être gratuits. Pour ce qui est de l’air qui est présent partout c’est encore le cas. Pour l’eau, il est nécessaire de la puiser, puis de la traiter, et enfin de la transporter ce qui a un coût, coût d’autant plus élevé que son captage est difficile et quelle est plus polluée

Les captages de surface ou en nappe peu profonde, relativement faciles imposent de traiter les eaux. Il faut enlever les nitrates et les pesticides qu’elles contiennent. Les prélèvements profonds sont techniquement plus difficiles mais ramènent une eau plus pure qui nécessitera moins de traitements. On comprend mieux dés lors que le prix de l’eau varie dans le grand sud entre 2,58€ à Foix et 5,24€ à Lectoure. A Carcassonne le prix est dans la moyenne et l’eau coute 3,23€ du m3.Ce prix est composé pour moitié du prix de l’eau proprement dit et pour moitié des charges liées à l’assainissement car il faut le savoir, l’eau est l’aliment le plus contrôlé. Elle subit des analyses constantes afin d’être potable mais aussi afin d’avoir meilleur goût.  Il faut aussi prendre en compte les taxes diverses en augmentation constante et aussi la gestion des eaux usées, leur collecte et leur traitement, c'est-à-dire le réseau du tout à l’égout et les stations d’épuration.

Devant la hausse constante du prix de l’eau  certains on voulu réformer son mode de gestion qui peut être directe ou concédée. Dans le cas d’un affermage et, selon le contrat , le concessionnaire se contente de maintenir le réseau en état plutôt que de réaliser les investissements nécessaires. On assiste donc à un « pétassage » régulier des canalisations, ainsi à Carcassonne, où la société fermière est Veolia, la rue Frédéric Soulié est régulièrement ouverte pour réparer une des plus vielle conduite d’amener des eaux de la ville. Parallèlement le réseau d’évacuation est laissé en l’état et il faut savoir qu’à Carcassonne ce réseau est dans de nombreux quartiers un monotube qui collecte les eaux pluviales et les eaux usées dont on connait ses limites les jours de gros orages.

Une question se pose alors que faire pour mieux gérer la ressource ? On peut porter à cette question deux réponses une réponse écologique et une réponse économique, les deux pouvant se combiner. La réponse écologique consiste à réduire les pollutions, essentiellement agricoles en recourant à l’agriculture raisonnée d’une part et à un plan de protection des captages interdisant l’utilisation de chimiques dans un certain périmètre autour de celui-ci. L’eau prélevée étant moins polluée, son coût baisse. En ce qui concerne les évacuations il faut séparer le réseau pluvial du réseau domestique et, certains vont plus loin en séparant dans le réseau domestique les eaux noires des eaux claires.

La réponse économique consiste à réaliser les investissements nécessaires, remise à niveau de la tuyauterie, suppression du plomb, amélioration des performances des centrales d’épuration. Reste pour ce volet la question du comment. Tout d’abord, il faut que la gestion soit globale et non dissociée comme c’est le cas dans l’affermage.

Ensuite se pose le problème de la délégation de service public, anciennement nommée concession ou de la régie, problème plus idéologique que réellement économique. Quoi qu’il en soit pour ce simple problème on se rend compte, une fois encore, du mauvais choix de gestion que la ville en son temps a fait. Demain il faudra renégocier le prix de l’eau. C’est possible il suffit d’avoir un peu de volonté.

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 09:45

 

Tout le monde le sait, nous sommes dans un système économique libéral c'est-à-dire basé sur la libre concurrence. La libre concurrence est dans ce modèle l’élément central de régulation mais chacun sait aussi que la libre concurrence n’existe pas. Tous les pays ont soit des règlements qui tentent de réduire la pénétration de leur marché soit des aides aux produits de fabrication locale. Les entraves à la pénétration peuvent être des quotas ou des normes administratives. Le champion dans cette façon de faire se sont les USA qui ont des normes administratives  qu’ils réactualisent régulièrement rendant ainsi difficile la pénétration de leur marché. A l’autre extrémité de la chaine les états peuvent aider leurs productions et la France avec la PAC est de ce point de vue bien placée. Dès qu’une filière est en difficulté des fonds européens ou nationaux sont utilisés. Nous venons d’avoir un plan d’aide à la pêche, à l’ostréiculture, aux producteurs de lait etc.
A l’intérieur de l’Europe peu de loi, de règlements, entravent la circulation des produits. L’Europe conglomérat supranational édicte seule ses recommandations et ses directives qu’elle impose aux pays membres. Sous l’égide d’une idéologie libérale elle réduit régulièrement l’interventionnisme des états au profit du sien propre. L’intervention de l’Europe se sont soit des aides soit des interdictions auxquelles il faut obéir .

Dans un monde totalement accessible il est normal que celui qui produit un bien tente de le faire au meilleur coût pour pouvoir le diffuser sur le marché avec une marge suffisante et, c’est pourquoi depuis une trentaine d’années on assiste aux délocalisations d’activités.

La recherche du moindre coût ça peut être trouver un lieu ou les contraintes environnementales sont nulles ou un pays où l’impôt sur les sociétés sera faible voire un état où le coût de la main d’œuvre sera bon marché, l’idéal étant la combinaison des trois. Une distorsion existe entre les différents pays de l’union européenne mais aussi entre l’Europe et le reste du monde. Dans ces conditions il est difficile de faire jouer la préférence nationale en matière d’emploi car on trouvera toujours un pays où il est possible de produire moins cher. Sans refaire l’histoire de l’économie on peut dire que dans un premier temps les patrons ont décentralisé leurs activités en créant ailleurs des unités de production. Ailleurs c’était souvent dans les pays du Maghreb et chacun se souvient de l’installation de toute notre filière textile en Tunisie.  Puis pour être encore plus mobiles les entreprises ont pris un intermédiaire local soit par choix soit parce que le système le leur imposait comme c’est le cas dans de nombreux pays de l’Est et en Extrême- Orient. Cet intermédiaire, réalise en partie ou en totalité l’investissement industriel ce qui permet aux entreprises de partir pour un pays moins cher dés que la rentabilité diminue. Dans cette phase qui couvre en gros les années 1980 les patrons ont vu croitre leurs marges, ils se sont enrichis. Les banques et les fonds de placement se sont peu à peu substitués à eux intéresses par les marges dégagées. Ils ont à leur tour investi sous forme de prêts en imposant au départ un rendement usuraire. Pour pouvoir tenir leurs engagements les entreprises n’avaient que deux choix, augmenter leur rendement ou réduire parfois de façon brutale leur dépenses. On sait ce qui est advenu. Les entreprises ont réduit d’abord les dépenses superflues, telles celles liées à la communication, aux stocks, puis c’est l’entretien qui en à pâti enfin c’est l’emploi qu’il a fallu réduire. A force de presser le citron il n’a plus eu de jus et le crash financier est arrivé.

 Aujourd’hui, bien que l’état ait renfloué les banques, le secteur automobile, les grandes entreprises, la situation reste morose et les licenciements se multiplient du fait du ralentissement de l’économie qui impose aux entreprises de réduire la voilure. Plus de 200 000 chômeurs de plus depuis le début de l’année et pas de perspective d’amélioration rapide tel est le bilan de ces six premiers mois. Alors que les entreprises françaises réduisent leurs activités à l’étranger , les entreprises étrangères implantées en France réduisent aussi leurs actifs sur notre territoire. Si Bic va fermer 600 emplois aux USA, et Alcatel un millier au Canada et en Allemagne, parallèlement, Goodyear supprime 870 emplois à Amiens , Hewlett-Packard 580 , Caterpillar 600 à Grenoble, et Continental  ferme son usine de Clairvoix.

On peut ici parler de patriotisme économique, patriotisme né de la crise mais qui présente les mêmes risques que les délocalisations. On aurait pu lutter  en temps et en heure contre les délocalisations , ce que nous n’avons pas fait, il sera plus difficile de lutter contre la préférence nationale même en multipliant les actions dures comme les séquestrations.   Ainsi Maryse Dumas numéro 2 de la CGT pose les questions suivantes : « Où se trouvent aujourd’hui les véritables centres de décision ? En France ou à l’Etranger ? Les séquestrations naissent de cette indétermination. Il faut construire un rapport de force capable de faire plier les dirigeants peu sensibles à ce qui se passe ici sans pour autant tomber dans un syndicalisme national ». Je lui souhaite bien du plaisir, la tendance sera dure à inverser.

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 09:44

 

Si on s’en réfère au Larousse  évaluer c’est déterminer le prix, la valeur de quelque chose alors que sélectionner c’est choisir parmi des personnes ou des choses celle qui convient le mieux. Ainsi dés la définition on voit que la différence essentielle entre les deux termes réside dans le fait que la sélection a une incidence immédiate que n’a pas l’évaluation.

Ainsi on peut sélectionner des individus, et c’est le rôle des concours de recrutement ou d’entrée dans une structure et régulièrement la presse nous informe du nombre de participants a tel ou tel examen ou des taux de réussite. On peut aussi classer les services , c'est-à-dire les comparer les uns aux autres ou avec des structures internationales. C’est ainsi qu’il existe un classement des universités françaises, des lycées ou des hôpitaux.

Evaluer c’est peser un service ou une pratique dans le but d’améliorer sur le long terme le fonctionnement des structures. Ainsi on peut évaluer des pratiques professionnelles pour savoir si un individu dans une activité donnée la réalise de façon correcte et adaptée. Il est par exemple habituel d’évaluer les pratiques des pilotes d’avion pour savoir si elles sont conforme aux règles adoptées. Cette évaluation se fait de façon simple en faisant contrôler un pilote par un de ses collègue désigné sans que le pilote contrôlé soit informé à l’avance du contrôle. Cette évaluation débouche sur des observations qui permettent de corriger certaines pratiques ou des oublis qui auraient pu survenir avec l’usage. Je pense que ce type d’évaluation apparait comme normal et on comprendrait mal qu’un homme ayant a sa charge des centaines de vie ne soit pas contrôlé et remis à niveau régulièrement au cours de sa vie professionnelle. Que penser à contrario de certaines professions qui trainent les pieds et refusent d’être évaluées depuis de nombreuses années ? Les médecins par exemple.

L’évaluation peut aussi porter sur des services  pour savoir si ils sont ou non adaptés à la demande. C’est ce qui se passe en ce moment au travers de l’évaluation des connaissances des élèves du primaire et là il faut nous arrêter un peu. Dans l’évaluation des services il y a eu deux époques, la première, c’est celle des cercles de qualité  mis en place aux Japon et axée sur les modalités de production industrielle. Cette méthode née dans les années 1960 de la réflexion d’un ingénieur chimiste du nom de Ichikawa est basée sur des principes simples : reconnaitre un problème, l’analyser, proposer une solution et l’appliquer puis contrôler l’évolution. On comprend qu’une telle démarche puisse s’appliquer dans une unité de production mais aussi dans une unité de service. Si on reprend le problème de l’école que nous évoquions plus haut et que nous l’appliquons aux mathématiques, il faut dans un premier temps savoir combien d’élèves sont capables de faire un certain type d’opération puis analyser les moyens à mettre en œuvre pour améliorer le score, ensuite appliquer ces solutions et vérifier leur efficacité.

Plus récemment, une autre approche est apparue, la culture du résultat. Née dans le monde anglo-saxon et appliquée avec constance par T Blair elle découle des pratiques financières et n’analyse la variation que d’un seul paramètre la rentabilité. En Angleterre le NHS (système de santé britannique) a été dirigé suivant cette méthode. Pas moins de 272 000 nouveaux employés ont été recrutés par le NHS entre 1997 et 2004, soit une augmentation de 18 % des effectifs. Les Anglais auraient pu s’en réjouir s’il s’agissait de médecins et d’infirmières, mais c’étaient principalement de gestionnaires affectés aux services administratifs, catégorie dont les effectifs ont augmenté de 41 % pendant la même période. Cette inflation de gestionnaires était due à l’obsession de Tony Blair d’atteindre des objectifs chiffrés, des targets, des cibles, et aujourd’hui on connait l’état du système sanitaire anglais . En France elle a fait son apparition en 2001 dans l’administration sous son nom de code LOLF qui relie performance et finance. Le financement des structures dépend désormais de l’activité quantifiée. C’est ainsi que le temps d’attente des patients dans un service est l’une des cibles favorites des gestionnaires des hôpitaux. Les demandes de rendez-vous des patients, les actes des médecins, les ordonnances et les résultats d’examens médicaux sont tous enregistrés et analysés sur ordinateur pour aboutir à des indices de performance suivant lesquels les hôpitaux sont classés. On peut se demander si tous ces indicateurs sont pertinents.  Deux exemples nous démontreront que non.

Afin de remplir leur quottas de PV les forces de l’ordre ont repéré des sites où il est facile de verbaliser. Elles les utilisent pour atteindre leur objectif. Le ministre de l’immigration s’est engagé à reconduire à la frontière 25000 clandestins par an. Pour atteindre ses objectifs la police des frontières reconduit des groupes de roumains  sachant qu’ils vont revenir et qu’ils seront de nouveau expulsés mais ils auront été comptabilisés deux fois. Edifiant non ?  Sans nous en rendre compte le monde qui nous entoure change , le contrat remplace la convention collective et la culture de résultat se substitue aux cercles de qualité. Je suis peut être ringard mais je préférais les temps anciens.

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 09:43

 

Une société c’est un regroupement d’individus autour d’un projet commun. Dés lors qu’une partie du groupe n’adhère plus au projet l’ensemble social subit des tensions qui peuvent amener à son éclatement. J’ai plusieurs fois critiqué celles et ceux qui profitent de la crise pour s’exclure « par le haut » de la société. Ils sont dieu merci peu nombreux et quittent pour la plupart le territoire national fortune faite. Aujourd’hui je voudrai vous parler des exclus par « le bas » si j’ose dire, c'est-à-dire de ceux qui sont sur la touche et qui ne peuvent pas partir.

Il y a tout d’abord les SDF qui se sont exclus par choix ou que les circonstances ont exclus et que les associations caritatives tentent de réinsérer . Ils sont environ 100 000.

Il y a ensuite les chômeurs dont on souhaite qu’ils ne le soient que temporairement. Ils sont un peu plus de 2 000 000.

Il y a les travailleurs pauvres qui touchent 50% du SMIC et qui seraient plus de 4 000 000.

Il y a les retraités touchant le FNS de 600€ et qui sont 600 000.

Il y a aussi les jeunes dont plus de 20% sont en recherche d’emploi et qui vivent avec moins de 880€ par mois. Il sont 1 500 000.C’est d’eux que je veux parler.

Si j’ai fait cet inventaire à la Prévert qui rassemble malgré tout près de 8 000 000 de personnes c’est pour mettre en exergue les ferments d’une guerre des générations qui risque de s’aggraver malgré les  départs à la retraite massif des papy- boomers. Près de 6 000 000 de personnes vont quitter la vie active dans les 2 prochaines années. Ces futurs retraités  n’ont pas connu de difficultés pour trouver un emploi ni pour progresser dans leur carrière et partiront avec des retraites pleines et élevées ce qui agace pour ne pas dire plus les jeunes qui peinent à entrer sur le marché de l’emploi et qui voient bien qu’ils auront un parcours professionnel plus heurté que celui de leurs ainés. On pourrait penser que ces départs seront compensés par l’entrée des jeunes dans la vie active mais avec la crise actuelle rien n’est moins sur. Or comme je le disais plus haut une société se caractérise par la solidarité intergénérationnelle ce que les jeunes contestent de plus en plus. Je n’en veux pour seule preuve que l’intérêt que suscitent les thèses d’O Besancenot auprès de ces derniers et vous invite à réfléchir au risque qu’il y aurait si des thèses diamétralement opposées reprenaient cette idée, eugénisme quand tu nous tiens. Dans un tel contexte sociologique aujourd’hui masqué par les difficultés économiques il est urgent de prévoir un plan d’aide aux jeunes pour renouer la cohésion sociale.

 Martin HIRSCH et le gouvernement ont réfléchi et adopté un plan de réinsertion des jeunes basé sur un livre blanc de 24 propositions. Beaucoup d’entre elles sont des gadgets comme par exemple payer les stagiaires 20% d’un SMIC ( 200€ environ) après deux mois de stage. C’est ridicule et inopérant.

Séparons tout d’abord ces jeunes en deux groupes, ceux qui ont quitté l’école sans diplôme, ils représentent 60% de l’ensemble et ceux qui souhaitent poursuivre leurs études.

Le plan est fait pour les premiers. Bien que sous estimé il consiste en l’extension de l’apprentissage pour les plus jeunes et en des contrats emploi formation pour les plus âgés. En cela c’est un bon plan mais l’état devrait aussi leur donner une certaine autonomie et leur permettre de se loger à moindre frais en s’engageant comme il l’a prévu dans la création de structures adaptées soit en les construisant ou en réhabilitant des logements vides. Ces actions devraient leur permettre une meilleure intégration dans le monde du travail car je le rappelle 57% de ces  jeunes sont sans emploi ou vivent de contrats précaires.

Pour ceux qui souhaitent poursuivre des études et qui ne sont pas pris en compte par le plan outre des facilités de logement à prévoir comme précédemment il faudrait assortir tous les cursus de stages obligatoires et rémunérés dignement des le premier jour. Ces stages seraient gérés par les universités . En effet prendre en stage dans des entreprises des jeunes formés, inscrits en maitrise ou en doctorat sans avoir à les payer n’est pas digne d’un pays qui veut privilégier l’innovation et la recherche. Ce système de stages s’additionnerait aux bourses pour les moins aisés et leur donnerait une certaine autonomie pour l’année .

Or il  n’est prévu que 1,3 MD€ pour réaliser ce plan qui concerne 300 000 jeunes soit moins de 5000 € par an et par jeune ce qui sera probablement insuffisant. Peut être s’agit il de la méthode de Martin Kirsch débuter un grand projet avec un budget sous dimensionné en se disant qu’une fois engagé il sera difficile de revenir en arrière car il a déjà fait le coup avec le RSA qui est notoirement sous évalué.

En créant un plan sous évalué et partial car ne traitant que d’une partie du problème l’état prend le risque de son échec. Faisons le évoluer et adoptons des mesures efficaces rapidement ou nous risquons de nous retrouver confrontés à des actions de plus en plus violentes et au-delà à une négation de nos valeurs sociétales voire à un conflit des générations.
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